Dans Mulhacén (2024), Jonas Bruyneel emmène le poète andalou assassiné Federico García Lorca dans un voyage imaginaire jusqu’au sommet du mont Mulhacén, à Grenade, la plus haute montagne d’Espagne. Les deux hommes parlent de poésie, de polarisation des sociétés, de la mort qui menace et de la volupté de la vie. Ce récit explore les similitudes entre la société polarisée dans laquelle Lorca a vécu et la nôtre. Bruyneel met en garde contre l’intolérance croissante qui risque bien de déstabiliser la société. Lorca a gardé sa foi en l’Homme, même s’il a vécu une période de tensions extrêmes. Mulhacén montre comment ces mêmes tensions réapparaissent aujourd’hui, alors que l’Europe brûle à ses frontières. Tout au long de son récit, Bruyneel fait entendre sa crainte de voir ces petites fêlures s’élargir et ouvrir de profondes fractures sociales. Mulhacén a été publié aux éditions Uitgeverij Poëziecentrum et est sorti en librairie le 11 mai dernier. Bruyneel a adapté son livre pour la scène et donne vie à son récit avec les multi-instrumentistes Esther Coorevits et Klaas Tomme. Une lecture vécue assurée par l’auteur lui-même, soutenue par une trame sonore filmique qui rend palpable la menace qui pointe tout en soulignant la puissance poétique du paysage. Mise en scène par Bart De Wildeman, cette adaptation scénique fait entrer en résonance le texte et la musique, plongeant le spectateur dans le paysage andalou et l’univers poétique de Lorca.
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